Yimag

Filtrer les articles par
- Sélectionnez une thématique
- Sélectionnez une discipline
- Sélectionnez un auteur
- Sélectionnez un niveau de pratique
Retour aux articles

Taijquan et coaching

Par CONNELL VIAUD Carmel - 10 Septembre 2022
Thématiques : Arts martiaux, Développement personnel, Pédagogie
Discipline : Taichi chuan
Niveaux de pratique : Intermédiaire

Accompagner ce qui est en devenir

« Le sage facilite l’évolution naturelle de tous les êtres sans oser agir sur eux » Lao Tseu, Dao de Jing

Qu’est-ce qui peut faciliter l’apprentissage du taiji quan pour chacun ? Quelle pédagogie mettre en œuvre de cet art millénaire chinois pour un public occidental au 21ème siècle qui soit respectueuse de la façon d’être et d’apprendre de chacun ? Voici deux questions qui m’intéressent en tant que coach et formatrice-consultante en management et développement personnel en entreprise et auprès des universités depuis une vingtaine d’années. Elles m’interpellent aussi en tant que « jeune » enseignant du taiji quan depuis bientôt 4 ans.

L’esprit du coaching est très proche à plusieurs égards des principes taoïstes, fondements du taiji quan.
Dans cet article, je voudrais illustrer ces similitudes et montrer comment certains outils du coaching me servent dans mon enseignement du taiji quan et dans ma propre pratique. Je présenterai ici trois outils spécifiques qui me permettent de prendre en compte les attentes et les préférences de mes apprenants afin de favoriser leur apprentissage du taiji quan :
1. l’écoute, outil fondamental du coach,
2. les représentations mentales de la PNL (programmation neurolinguistique)
3. les profils psychologiques issus de la psychologie jungienne.

1. L’art de l’écoute dans le coaching et le taiji quan
Qu’est-ce que le coaching ? Retenons deux des nombreuses définitions :
l’accompagnement du dialogue du client, centré sur le développement de son potentiel ou de ses performances.
– une approche basée sur le questionnement qui permet l’émergence de nouvelles perspectives et solutions.
En effet, le coaching ne pousse ni ne tire le client mais lui offre plutôt un espace vide à l’intérieur duquel il peut développer sa réflexion sur sa problématique et trouver sa propre solution.
C’est un espace dans lequel s’installe l’écoute du coach, une qualité particulière d’écoute et de relation qui agit sur l’autre et lui permet de s’écouter lui-même. Dans le taoïsme aussi, le vide, c’est le lieu de toutes les potentialités :

« D’une motte de glaise on façonne un vase1,
Ce vide dans le vase en permet l’usage ».

Pour créer cet espace vide où le client pourra se déployer et grandir, le coach doit apprendre le silence.
Un des premiers exercices d’écoute dans ma formation au coaching consistait à écouter quelqu’un qui parlait d’une problématique pendant 5 minutes. J’avais droit uniquement au regard comme outil d’écoute pendant toute la durée de l’exercice. Aujourd’hui, j’ai fréquemment recours au silence lors d’un coaching afin d’être présente à mes propres sensations et intuitions que je peux éventuellement
partager ensuite avec le client. En tant que coach, j’écoute avec divers canaux sensoriels, prêtant attention moins au contenu lui-même du dialogue de mon client qu’à sa façon de se représenter sa problématique (ses doutes, motivations, présupposés …). Je ne « planifie » pas mes questions, je les laisse émerger en fonction de mon écoute. Ainsi, on peut qualifier l’écoute en coaching comme un ensemble de ressentis ou une présence attentive à soi-même et à l’autre sans intention paradoxalement sur le résultat.

Cette approche émergeante et non-volontariste qui caractérise le coaching rappelle le wu wéi ou le principe du «non-agir» dans la philosophie taoïste.
D’après Cyrille Javary2, « cela ne signifie pas ne rien faire, ni laisser faire, mais plutôt ne rien forcer ». Intégrer ce principe est un travail de longue haleine en taiji quan et il nous faut généralement de longues années de pratique avant d’être moins volontaristes dans l’exécution de nos mouvements. Aussi, lorsque nous testons un mouvement à deux en taiji quan (par exemple, le premier « tirer » de la forme), j’essaie de ne pas être centrée sur ma performance ou la volonté de réussir mais de mettre ma conscience dans la flexion et dans mon centre qui tourne simultanément vers mon genou arrière. J’ai pu constater alors que le mouvement « passe » sans force ; pas besoin de tirer la personne avec les bras, ceux-ci ne font que suivre le mouvement en toute légèreté. Comme dans le coaching, j’ai pu expérimenter donc l’écoute en tai chi comme une attention consciente, une présence attentive aux perceptions sensorielles de mon corps.

L’écoute de soi en taiji quan
Ces perceptions sensorielles peuvent comprendre celles de l’enveloppe du corps provenant des récepteurs situés dans la peau et activés par des stimuli externes comme la pression et la chaleur. Lors d’un stage, notre professeur nous a proposé de tester avec un partenaire un mouvement de la forme en deux temps : la première fois, je devais focaliser mon attention uniquement sur 2 des 3 points de contact formés par nos mains et avant-bras respectives. Le résultat était moyennement efficace. La deuxième fois, je devais vraiment sentir les 3 points de contact sur ma peau juste avant d’effectuer le mouvement. Cette fois-ci, l’efficacité du mouvement était nettement supérieure. Cette expérience a révélé pour moi toute la subtilité de l’écoute en taiji quan : écouter, c’est ressentir, tout en prêtant une attention fine et qualitative à ce ressenti.
Dans mes cours, j’essaie de démultiplier les occasions où les apprenants peuvent écouter leurs sensations corporelles : par exemple, sentir leurs appuis au sol avant et après un massage des pieds et prendre conscience de la différence ou tester à deux des mouvements de la forme afin de ressentir les choses : leur propre enracinement ou celui de leur partenaire, le plein par rapport au vide, l’énergie
qui va jusqu’au bout des doigts…

L’écoute de l’autre : tuishou 
Le tuishou, appelé aussi la poussée des mains ou les mains collantes a été décrit par un maître chinois comme une des nombreuses forces intérieures du taiji quan : la force qui écoute (ting jing). Dans cette pratique, deux personnes cherchent à maintenir une complémentarité harmonieuse en suivant les mouvements l’un de l’autre sans utiliser la force. Ils créent une unicité, un taiji4, pour être en mesure
de réagir avec pertinence au bon moment. La pratique permet donc d’affiner l’écoute de soi et l’écoute du partenaire. En contact uniquement par les mains et les avant-bras, ce seul point de contact doit permettre au pratiquant entraîné de percevoir les mouvements du corps entier du partenaire et de deviner ainsi son intention avant que celle-ci ne se manifeste en action.

Cette façon de prêter une attention toute particulière à son partenaire et de déceler son intention passe alors par la peau et aussi par le regard. Elle s’apparente au processus de création de la relation en coaching et à la capacité du coach à capter les non-dits de son client.

2. Les représentations sensorielles
Notre perception du monde extérieur passe nécessairement par l’utilisation des canaux sensoriels (ou VAKOG, acronyme pour Visuel (V), Auditif (A), Kinesthésique (K), Olfactif (O) et Gustatif (G)). C’est ce que la PNL5 appelle les systèmes de représentation sensorielle. Dotés de 5 sens, nous avons un (ou parfois deux) sens privilégié(s) que nous sollicitons plus que les autres. On peut repérer le canal sensoriel utilisé par une personne à un moment donné en observant ses mouvements oculaires ou en écoutant son langage. (Par exemple, quelqu’un qui est en train de visualiser dira « je vois ce que tu veux dire » alors qu’une personne qui est en mode auditif dira « ça ne me dit rien »).
Cet outil de la PNL fait partie de mon approche au coaching ; je prête attention à comment mes clients se représentent mentalement leurs expériences afin de « parler leur langage ». Aussi, je demande parfois à un client principalement visuel de dessiner la situation qu’il me décrit ou d’imaginer le scénario parfait. Avec un client kinesthésique, je peux l’inviter à se déplacer dans l’espace ou à faire une activité physique. De la même manière, je suis sensible au fait que dans un cours de taiji quan, j’ai des personnes devant moi de préférences sensorielles diverses et que je dois donc utiliser des stratégies/des consignes multisensorielles afin de favoriser l’apprentissage de chacun.

Dans le cadre de ce mémoire, j’ai mené une enquête auprès d’un échantillon de mes apprenants. Je leur ai envoyé un questionnaire en leur posant les questions suivantes :

1) Qu’est-ce qui facilite l’apprentissage du taiji quan pour vous / de quoi avez-vous besoin personnellement pour bien apprendre ?
2) Qu’est ce qui peut rendre l’apprentissage difficile ?

La plupart des personnes sondées soulignent leur besoin d’une répétition régulière des mouvements (et surtout les débutants). En effet, les dernières recherches en neurosciences mettent en évidence la neuroplasticité du cerveau, c’est-à-dire, sa capacité à se réorganiser et apprendre de nouvelles habitudes. Plus nous répétons une activité, plus nous créons de nouveaux chemins neuronaux dans le cerveau et ceux-ci viennent renforcer la capacité du cerveau à apprendre, donc la répétition est la clé de voute essentielle dans tout apprentissage.
Toutefois, comme je m’y attendais, les réponses au sein d’un même groupe étaient très variées par ailleurs. F. et C. me parlent de leur besoin d’un « double langage » : voir l’exécution du mouvement ne leur suffit pas (V – visuel) ; ils souhaitent entendre aussi une explication précise et plutôt détaillée (A – Auditif). Toutefois, trop parler peut vite saturer l’esprit (surtout si l’auditif n’est pas son canal préféré).
Si G. apprécie également des consignes précises, il a besoin par moments d’un déroulement silencieux où il peut travailler par observation en répétant les gestes (V-Visuel/K-Kinesthésique). D. évoque aussi son besoin d’entendre des consignes précises (A). P. souhaite recevoir des corrections individuelles par le toucher (K). Quant à C, elle évoque l’atmosphère du lieu (K) et la luminosité (V) comme facteurs favorisants.
Personnellement, le sens kinesthésique n’est pas naturellement mon sens de prédilection et au début de mon apprentissage, il était certainement encore moins développé qu’aujourd’hui. A l’époque, il m’arrivait de me sentir en difficulté quand mon premier professeur m’incitait à ressentir des sensations physiques (mode kinesthésique). En revanche, quand il nous a proposé un jour de « mettre de la
lumière entre (nos) vertèbres » (image visuelle construite) cela m’a permis de réussir le mouvement plus aisément. Donc en passant via d’autres sens, un professeur peut amener ses élèves au ressenti kinesthésique. Inspiré certainement par les anciens maîtres chinois qui préconisent dans leurs traités de « vaincre la force par la douceur »6 ce même professeur accordait beaucoup d’importance à la légèreté dans la pratique ; lors d’un cours de tuishou, il nous a invités à imaginer que nous avions des papillons entre nos mains qu’il ne fallait pas écraser. Cette image a « miraculeusement » produit un gain immédiat en légèreté entre mon partenaire et moi !
On peut supposer alors que chaque professeur favorise inconsciemment son canal sensoriel propre pour enseigner. Si sa préférence correspond à celle de l’apprenant, celui-ci se trouvera dans sa zone de confort pour apprendre. Dans le cas contraire, l’apprentissage se fera plus difficilement, mais si le pratiquant persévère, cette expérience lui permettra à la longue de développer d’autres sens. Toutefois, le professeur peut lui aussi faire un effort d’adaptation en développant des stratégies d’enseignement multisensorielles. (Associer la parole au geste pour les auditifs, montrer parfois sans parler pour les visuels, permettre aux kinesthésiques de faire en même temps que lui lors d’une démonstration…).

Travailler sur l’intention : représentations sensorielles VAK(OG) et le YI 
Afin d’accéder à une pratique interne du taiji quan, nous devons développer la circulation du qi dans le corps. Nous y parvenons par la détente et par un travail sur le yi, traduit par l’intention, la pensée, image mentale, la pensée créatrice7, l’attention dirigée ou encore la pensée agissante.
Plus précisément, le YI est une représentation mentale, souvent imagée mais pas forcément. C’est la pensée attentionnelle que nous portons à un geste, la capacité à amener le mental dans une partie du corps afin d’y diriger le QI. Les anciens maîtres chinois disent : «Yi dao, qi dao» : où va le yi va le qi.
Chacun peut développer ses propres représentations mentales qui agiront sur son corps par :
le Visuel (V) : une image suggérée par l’enseignant (ou générée par lui-même)
l’Auditif (A) : une proposition verbale de l’enseignant ou son propre dialogue interne
le Kinesthésique (K) : le mimétisme gestuel ou le ressenti d’une partie spécifique de son corps.
Lors d’un stage, notre professeur nous a demandé de soulever l’avant-bras de notre partenaire qui devait générer, juste avant l’action, une représentation mentale de son dessous de bras comme étant très lourd. C’était alors impossible de lever son bras. En interrogeant mes camarades, j’ai constaté que chacun a eu recours à des stratégies (conscientes ou inconscientes) différentes selon ses préférences.
Certaines personnes ont visualisé un bras lourd (V), d’autres personnes se sont dit « mon dessous de bras est très lourd » (A) et d’autres encore ont porté toute leur attention au bras en y ressentant physiquement une lourdeur (K). Cet exemple montre la nature multisensorielle du yi. L’enseignant peut donc faciliter l’apprentissage s’il donne une consigne assez large (et non uniquement une image)
permettant diverses représentations sensorielles.

3. L’utilité des types psychologiques dans la pratique et l’enseignement du taiji
Styles de vieAu-delà des préférences sensorielles, les pratiquants d’un club viennent au cours avec leurs attentes et leur personnalité propre qui vont influencer leur manière d’apprendre. Ainsi, mon troisième outil coaching qui peut me guider est le MBTI® (Myers Briggs Type Indicator), modèle de personnalité issu des travaux de Karl Gustave Jung.
Le MBTI nous permet d’identifier nos préférences8 psychologiques innées sur 4 dimensions, chacune composée de 2 préférences ou pôles opposés. Même si nous utilisons les deux pôles de chaque dimension, nous avons une préférence (parfois inconsciente) pour l’un ou l’autre. Je vais présenter uniquement deux des quatre dimensions ici afin d’illustrer quelques différences comportementales notables dans la façon d’aborder le taiji qui sont liés aux préférences.

La première dimension concerne comment nous puisons notre énergie (psychique) :

Lors d’un cours collectif, un pratiquant de taiji de préférence Extraversion aura plutôt tendance à :
• aimer pratiquer en groupe et se ressourcer pendant les pauses en parlant aux autres.
• être énergisé par l’interaction (tests et travail à deux : fighting form, tui shou, da lü…)
• poser spontanément des questions au professeur. (Un manque de contact avec lui peut perturber).
• apprendre en regardant son professeur et en cherchant à imiter ses gestes (stimulus externe).

Lors d’un cours collectif, un pratiquant de taiji de préférence Introversion aura plutôt tendance à :
• aimer pratiquer dans un espace moins visible de la salle pour pouvoir « être avec soi-même »
• être énergisé par les séquences de pratiques silencieuses où règne le calme.
• vouloir approfondir sa compréhension des gestes par la répétition, la lecture, la prise de notes
• apprendre en se concentrant, en se reliant à son monde intérieur. (Le travail à deux peut perturber sa capacité à retrouver le mouvement juste, surtout dans les premières années).

Dans les entreprises, l’extraversion fait l’objet d’une certaine désirabilité sociale. On a tendance à valoriser davantage l’action que la réflexion. Or, nous pourrions avoir comme hypothèse que dans les AMCI, l’inverse serait vrai. Pourtant, une préférence n’est pas meilleure que l’autre et nous avons besoin des deux en taiji quan : « générez de l’intérieur, émettez à l’extérieur » affirme Gu Liu Xing 9.
Nous devons être présent à notre environnement extérieur et aussi à notre ressenti intérieur.
Il est important pour notre bien-être de connaître nos préférences et de les nourrir. Quand nous les utilisons dans notre quotidien, nous faisons des choses avec un minimum d’énergie et nous obtenons de meilleurs résultats, ce qui nous procure un sentiment de satisfaction. Nous sommes dans notre zone de confort. Chaque pratiquant devrait pouvoir apprendre le taiji en s’appuyant sur ce qui est naturel pour lui (à condition que cela ne perturbe pas le groupe). Aussi, je prends en compte les préférences des apprenants dans la conception de mon cours (équilibre entre des séquences de pratique silencieuse et d’interaction) et dans son animation ; (ne pas priver ceux préférant l’extraversion de poser des questions, ni obliger ceux préférant l’introversion de se mettre au premier rang (même si c’est bien parfois de changer de place)).

Nous sommes libres aussi d’utiliser nos non-préférences mais cela nécessite parfois plus de concentration et d’effort. Comme le yin et le yang, les préférences d’une dimension sont opposées et complémentaires. Pour Jung, nous devons porter notre conscience à nos non-préférences et chercher à les développer petit à petit sur notre chemin de vie. Dans mes cours alors, j’essaie par moments d’amener les personnes vers leurs non-préférences : je propose à un débutant de préférence Introversion de me regarder un peu plus. Je suggère à une personne de préférence Extraversion qui
est trop en interaction avec son partenaire lors d’une application martiale de se relier à son ressenti intérieur. En effet, ayant une préférence pour l’Extraversion, j’ai travaillé sur ce point moi-même après avoir reçu le précieux conseil de mon professeur de ne pas sourire à mon partenaire lors d’un tel exercice !

Regardons maintenant une autre dimension qui est particulièrement significative pour le taiji quan.

Comment traitez-vous les informations pour prendre vos décisions ?

Lors d’un cours collectif, un pratiquant de taiji de préférence Thinking aura plutôt tendance à :
• analyser logiquement le mouvement et vouloir le comprendre. (Centré sur la tâche).
• être sensible à la cohérence et la véracité des explications et l’expertise du professeur.
• émettre des critiques constructives dans le travail à deux afin d’aider l’autre à s’améliorer.

Lors d’un cours collectif, un pratiquant de taiji de préférence Feeling aura plutôt tendance à :
• être sensible à l’ambiance dans le groupe. (Peut être contrarié par un traitement impersonnel).
• créer de l’harmonie par des comportements relationnels. Souligne ce qui marche bien.
• vouloir des encouragements de la part de son professeur et du tact dans les corrections.

En conclusion, nous avons une grande responsabilité en tant qu’enseignants dans notre manière d’accompagner nos apprenants et dans les moyens mis en oeuvre. Dans l’enquête que j’ai menée,
plusieurs pratiquants ont souligné l’importance de l’accueil, de l’ambiance dans le groupe et des relations bienveillantes entre pratiquants et aussi avec leur professeur. L’absence de ces facteurs étaient considérée comme un frein10 à l’apprentissage tout comme un professeur qui ne répond pas aux questions, qui n’est pas attentif, qui renonce à corriger ou qui corrige sans tact. (On constate ici
une corrélation avec des comportements liés à la préférence Feeling (Sentiment)).
Nous pouvons « faciliter l’évolution »11des pratiquants, tel un coach, et maintenir leur motivation si nous sommes à l’écoute de leurs besoins et prêts à nous adapter à leur façon d’apprendre et d’être au monde. Tout comme l’impact de l’écoute du coach sur le cheminement de son client, la qualité d’attention de l’enseignant de taiji est un accélérateur pour le développement du potentiel de l’apprenant.

Enfin, si les outils du coaching me permettent d’être attentive aux pratiquants en tant qu’enseignant novice du taiji quan, il est vrai aussi que cet art a énormément enrichi mon métier de coach : ancrages, enracinement et réconciliation corps-esprit, voici trois des nombreux bienfaits que je peux offrir aux managers et doctorants en coaching grâce au taiji quan.

1 Lao Tseu, Dao de Jing .
(Idéogramme représentant les 3 trésors de l’homme : jing, qi et shen)

2 « Les Trois sagesses Chinoises : taoïsme, confucianisme, bouddhisme », Cyrille Javary, (Albin Miche)l
3 Chen Yanlin, cité par Catherine Despeux dans « « Taiji Quan, art martial, technique de longue vie »
4 Taiji : interrelation harmonieuse du Yin et du Yang engendrant le mouvement, régulé par l’Energie primordiale

5 PNL : programmation neurolinguistique, approche à la communication et au développement personnel

6 « La Chanson de la Poussée des Mains » Texte anonyme présenté dans « Les secrets des anciens maîtres de taichi » par Docteur Yang Jwing-Ming
7« Taiji Quan – art martial, technique de longue vie »- Catherine Despeux (Guy Trédaniel), page 54

8 Préférences psychologiques innées : ses tendances naturelles dans une situation sans contraintes, tout ce que l’on fait spontanément, sa nature profonde.
9 « Les 13 clés importantes pour réguler le corps » – Gu Liu Xing

10 2ème question de mon enquête : « qu’est-ce qui peut rendre l’apprentissage difficile pour vous » ?
11 LaoTseu – voir citation à la page 1 de ce mémoire

Ecrit par CONNELL VIAUD Carmel

Coach et formatrice-consultante en ressources humaines depuis plus de 20 ans, Carmel Connell-Viaud intervient au sein des entreprises internationales, des universités, grandes écoles et centres de recherche scientifique sur le management, la communication et le développement personnel. Elle est directrice de sa propre structure, ACT Associates et maître-praticien en PNL. Elle collabore avec The Myers Briggs Company où elle anime des formations de certification au MBTI (outil sur les types psychologiques) pour des professionnels RH.
Elle a aussi été comédienne (1983 – 1998), formée entre autres par Ariane Mnouchkine, Théâtre du Soleil et Monika Pagneux, spécialiste renommé du mouvement pour les acteurs. Passionnée par un théâtre du corps et du coeur, Carmel a pratiqué le Kathakali, théâtre dansé de l’Inde du Sud.
Carmel pratique le Taiji Quan style Yang Originel de 2006 à 2016 avec Hervé Betton, élève d’Yves Blanc. Elève ensuite de Philippe Zambotto (ITCCA), elle reçoit l'enseignement de Maître Chu King Hung pendant 2 ans (stages collectifs et cours individuels). Aujourd'hui, elle est élève d'Yves Blanc.
Titulaire d’un CMB, elle donne des cours de Taiji Quan à Saint-Leu-la-Forêt (95) de 2017 à 2020 et puis à Saint Prix (95) depuis septembre 2020 au sein de l'Association Yin Yang de la Forêt qu'elle a créée avec Maurice Viaud.
https://www.yinyangdelaforet.fr

Retour aux articles