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15 septembre 2023

Interview – Maxime Frankinet – Cadre d’Etat à la FFAEMC

A l’occasion des championnats d’Europe de Shuai Jiao en Italie organisés par L’European Shuai Jiao Union, nous avons rencontré Maxime Frankinet, cadre d’Etat détaché auprès de la Fédération Française des Arts Energétiques et Martiaux Chinois (FFAEMC), pour lui poser quelques questions.

Cela va faire un an que vous êtes en place au sein de la FFAEMC, pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste votre rôle ? 

« Les missions initiales pour mon recrutement furent le haut niveau et la gestion des compétitions. Mais étant seul cadre d’Etat détaché auprès de la FFAEMC, j’ai également un rôle de référent Etat et de ce fait mon ordre mission a évolué. Aujourd’hui, j’ai les missions d’un DTN (Directeur Technique National) avec donc un regard sur l’ensemble des secteurs de la Fédération. Cependant je garde une attention particulière sur le haut niveau, les équipes de France et la structuration de la filière compétitive. »

Comment fonctionne la relation de cadre d’Etat et la Fédération ? 

« Chaque fédération s’organise à sa façon et organise les conseillers techniques sportifs (cadre d’Etat) à son propre modèle. Il existe toutefois un modèle commun avec une direction technique nationale (DTN) qui agit en accord avec la politique fédérale. Pour la FFAEMC, il faut prendre en compte sa diversité de pratiques, les attentes de ses licenciés, tout cela en corrélation avec les objectifs et directives du Ministère des Sports. Depuis juin 2023, j’assure la coordination de la Direction Technique Fédérale (DTF) et ai également proposé un nouvel organigramme opérationnel au Comité directeur. Le but est de pouvoir assurer les devoirs inhérents à la délégation (missions de service public, protection des pratiquants, formation, haut niveau, etc.), de permettre la future intégration de potentiels cadres d’Etat en coordination avec les cadres fédéraux en place, mais aussi et surtout d’harmoniser les secteurs en assurant un équilibre entre les différents mondes qui constituent le public de la FFAEMC. »

Pouvez-vous nous en dire plus sur cet équilibre ? 

« A mon avis, pour que le projet de la FFAEMC réussisse, il va falloir concilier des domaines qui paraissent antinomiques mais qui, à mon regard, sont complémentaires. Par exemple la santé et la performance, la modernité et les valeurs ancestrales, la pratique sportive et la pratique traditionnelle. En réalité, je ne me fais pas trop de souci, nous avons au cœur même de la culture des arts énergétiques et martiaux chinois le principe du Yin-Yang, c’est sur cet image que nous pourrons trouver l’équilibre entre tous. Il faut toutefois accepter qu’équilibre ne veut pas dire statique, au contraire c’est un jeu constant d’adaptation. »

Concrètement, quelles ont été vos actions et quelles seront celles de demain ? 

« Concrètement, avec l’aide des commissions concernées, j’ai d’abord dû mettre en place ou mettre à jour l’ensemble des règlements techniques et sportifs. En même temps, il a fallu commencer la structuration et l’encadrement de l’équipe de France, puis gérer l’organisation des championnats de France, veiller aussi au processus de protection des pratiquants (contrôle d’honorabilité, signalement  violences, lutte contre le dopage, etc.), assurer la liaison Fédération et Direction des sports, notamment pour les priorités (2h sport au collège, etc). Ensuite un chantier a été lancé  à l’initiative du Ministère des Sports sur le règlement de la Commission des duan (CSDGE), d’ailleurs il en a découlé quelques ajustements notamment à propos des ATT (attestations de tests techniques).En même temps, il y a les compétitions internationales qui sont parfois, voire très souvent annoncées et programmées peu de semaines à l’avance. Aujourd’hui, est en cours la structuration de la Commission des juges arbitres, et encore et toujours l’ajustement des règlements de compétition. Demain, je vais pouvoir travailler sur des actions à destination directe des clubs et licenciés, notamment avec les projets des stages d’accession que j’aimerais déployer un peu plus, des programmes de performance à destination de tous (car la performance n’est pas destinée uniquement aux athlètes de haut niveau), mais aussi l’aide au développement des clubs et régions avec entre autre des webinaires de formation de dirigeants associatifs (comme ce qui se fait déjà avec les CROS ET CDOS, mais je pense que proposer ce même système décliné à notre image sera une aide appréciée). »

Comment voyez-vous l’avenir ? 

« Ma position n’est pas de le prédire mais d’essayer de le construire… Toutefois j’aimerais reprendre cette maxime « seul on va plus vite, ensemble on va plus loin ». Je m’explique, des appels à candidatures pour des postes techniques en régions vont être communiqués prochainement. Cela va les aider à se structurer et surtout permettre de proposer au plus près des clubs et licenciés des actions de développement qui leurs conviennent (je rappelle que le comité régional est l’interlocuteur le plus direct entre les clubs et la Fédération). Important, ce sont des postes à compétence technique, cela n’engage donc pas la personne dans un mandat d’élu mais dans une mission concrète et surtout en lien avec sa passion. »

Nous sommes aux championnats d’Europe de Shuai Jiao à Montesilvano , connaissiez-vous cette pratique ? 

« Je connaissais le Shuai Jiao, mais j’avoue n’en avoir jamais fait. J’ai un passé de judoka et de Sanda, la lutte chinoise est donc un art martial qui m’attire naturellement. Je trouve le Shuai Jiao très riche techniquement et demandant de hautes qualités sportives, de plus les règles d’arbitrage me semblent plus en adéquation avec ma vision du « jeu sportif ». D’ailleurs, il serait fort intéressant que les athlètes Sanda (mais pas que eux) puisse s’y intéresser. Cela leur permettrait de développer certaines qualités de lutte qui leur font parfois défaut à l’international (en espérant que le message soit passé…). »

 

Quelques lignes sur Maxime FRANKINET

Début de la pratique des arts martiaux chinois à l’âge de 12ans.

Résultats sportifs

  • 2 fois médaillé d’argent en coupe de France de Kung Fu Sanshou
  • Champion de Picardie en Sanda en 2005
  • Champion de France 8 années consécutives dans différentes épreuves ChangQuan, DaoShu, GunShu.
  • Champion méditerranéen de Wushu 2012 en DaoShu
  • Champion d’Europe 2014 en Chang Quan imposé
  • Vice-Champion du Monde 2015 en XingYi Quan
  • 3 fois finaliste aux championnats du Monde de Wushu en Duilian 2009, 2013 et 2015

Diplômes

  • Licence STAPS mention Entrainement
  • Licence STAPS mention Activité Physique Adaptée
  • DEJEPS en Arts Martiaux Chinois Externe
  • Diplôme de préparateur mental pour la performance professionnelle

Emplois

  • Educateur sportif spécialisé ADAPEI 60 (2010-2011)
  • Directeur sportif – Centre des Arts Martiaux Chinois de l’Oise (2011-2022)

Implications institutionnelles et fédérales

  • Membre du Conseil d’Administration du comité régional de Picardie de la F.F.W.aemc (2009-2012)
  • Entraineur équipe de Picardie Jeune en Wushu – Comité Régional de Picardie F.F.W.aemc (2009-2013)
  • Membre de la Commission « Sport = Santé » – CDOS Oise (2017-2019)
  • Entraineur National Wushu Tao lu – Fédération Française de Karaté et DA (2020-2022)
  • Référent « Wushu » au sein du comité départemental de l’Oise – CDOK (2021-2022)
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