Pourquoi pas du qigong à domicile ?

À la rentrée 2021, la Commission santé de la FFAEMC a été contactée pour une recherche de professeur de qigong pouvant intervenir à domicile. Cette personne, âgée de 75 ans, souffre d’un diabète déséquilibré et d’une artériopathie sévère. Depuis un an, la personne n’a pratiqué quasiment aucune activité physique, aggravant encore les soucis circulatoires. Récemment, l’artériopathie a atteint un point où elle a entraîné l’amputation d’un gros orteil. Ayant déjà de l’expérience de qigong avec des diabétiques en milieu hospitalier, j’ai signalé ma disponibilité.
Après une première prise de contact nous avons convenu, compte-tenu des contraintes de suivi médicalisé, que deux séances hebdomadaires d’une heure chacune seraient un optimum. J’ai débuté les séances en octobre 2021 pour une durée de six mois, toujours au rythme de deux séances hebdomadaires. Les objectifs fixés étaient centrés sur :
– l’amélioration de la circulation sanguine,
– la reprise d’une activité physique,
– le reéquilibrage de l’énergie pour donner un coup pouce de vitalité.
Pour la première séance j’avais prévu un programme mis-assis, mi-debout avec des exercices adaptatifs tirés de différentes séries de qigong. Je me suis trouvée en face d’un élève qui était très motivé pour retrouver de l’énergie mais qui fatiguait très vite. J’ai pu faire quelques exercices debout, deux fois 5 minutes, le reste du travail ne pouvait se faire qu’assis. Au bout de 45 minutes, nous avons arrêté la séance, mon élève était trop fatigué.
Mais déjà la semaine suivante, nous avons pu travailler un peu plus longtemps pour atteindre au bout de 2 à 3 semaines 60 minutes de travail effectif. Et aussi sur d’autres plans, les progrès étaient remarquables. Fin octobre, plus de la moitié de la séance se réalisait debout, dès mi-novembre, nous ne nous asseyions que pour les automassages en début de séance.
J’ai maintenu cette partie de travail assis afin de pouvoir bien insister sur la stimulation des pieds et des jambes sans ajouter des difficultés d’équilibre. Pour travailler la mobilité et la circulation des pieds et jambes, j’ai par ailleurs complété mes exercices de qigong, par des exercices spécifiques de gymnastique pour diabétiques.

En ce qui concerne les exercices de qigong, initialement, j’avais construit mes séances sur des exercices pris dans différentes séries de qigong afin de réduire les difficultés. Au bout de 3 mois de pratique, j’ai pu passer à la pratique de séries complètes, y compris les exercices un peu plus complexes. Certes, il fallait toujours adapter certains mouvements aux capacités de mon élève mais j’ai pu augmenter ma palette. Au bout de trois mois, j’ai introduit une deuxième série en alternance afin d’éviter la lassitude dans la répétition. Nous avons également pratiqué le bâtonnet taiji che et du qigong des sons.
À partir du moment où la capacité à travailler debout était bien établie, j’ai pu introduire des exercices visant l’équilibre. J’ai également pu intensifier les exercices de marche. D’abord j’avais pratiqué la marche assise, ensuite la marche debout sur place. Au fur et à mesure nous avons pu augmenter le nombre de pas, puis au début de l’année nous avons pu introduire des phases de marche plus intensives, alternant pas lents et pas rapides. Ce travail sur la résistance cardiaque a pu contribuer à ce que mon élève puisse arrêter en début d’année un de ses traitements. Son médecin avait constaté que sa tension était de nouveau normale. Par rapport au diabète, mon élève a pu constater que les jours de pratique du qigong, ses taux d’insuline étaient bien plus stables.
Quel progrès nous avons pu obtenir ensemble ! Ayant repris confiance dans ses capacités, dès janvier 2022, mon élève commençait à sortir de nouveau de chez lui pour des balades de plus en plus longues. Et il se mettait à songer au jardinage… Marche et jardinage, des activités correspondant à ses envies. Le qigong n’aura été qu’un intermède. Mais ayant atteint mes objectifs initiaux, j’en suis satisfaite et heureuse pour mon élève qui a pu regagner de la santé et de l’autonomie.
Je n’avais pas auparavant d’expérience de cours particuliers. Dans le domaine du qigong santé, ils sont un atout car ils permettent de complètement adapter le cours aux besoins individuels et obtenir de rapides progrès. Proposer une pratique à domicile permet d’atteindre des personnes qui

Merci à la Commission santé FFAEMC de m’avoir transmis cette demande. C’est une très belle expérience que j’ai pu vivre.

Beate GAHR-BEUZELIN
Diplômée CQP AEC
Option « activité physique adaptée sur prescription médicale »