Yimag

Filtrer les articles par
- Sélectionnez une thématique
- Sélectionnez une discipline
- Sélectionnez un auteur
- Sélectionnez un niveau de pratique
Retour aux articles

Nianhua, l’estampe du nouvel an chinois

Par LEBRETON Isabelle - 10 Juin 2022
Thématiques : Civilisation chinoise
Discipline :
Niveaux de pratique : Débutant

L’estampe de nouvel an chinois nianhua 年畫 trouve ses origines dans les images propitiatoires de l’antiquité chinoise. Elle a orné de ses couleurs vives les autels familiaux et les battants de porte jusqu’au milieu du 20ème siècle.

Le premier texte évoquant cette pratique est le Shanhai jing 山海經 (c. 4ème–2ème s. avant l’ère commune).
Selon la légende, un couple de dieux gardiens, Shenshu 神荼 et Yulü 郁壘, se tenaient sur le mont Dushuo au milieu de la mer, à une porte permettant aux fantômes et démons de circuler entre le royaume des vivants et le monde sous-terrain. Ils séparaient le bien du mal, ligotaient les mauvais démons avec des roseaux et les livraient en pâture aux tigres.

L’Empereur Jaune imagina un rituel pour éloigner les mauvais démons : il fit confectionner des statues de bois de pêcher et fit peindre des images de Shenshu et Yulü, et de tigres, sur les portes. Cette pratique s’étendit sous la dynastie des Tang (618-906) et, avec l’arrivée du Bouddhisme, élargit ses thématiques à de nouvelles déités et à de nouveaux panthéons. Puis avec les nouvelles techniques d’impression développées par les Song (960-1279), les estampes nianhua gagnèrent les autels familiaux de la plupart des foyers de Chine. Les motifs se diversifièrent encore sous les Qing (1644-1911), incorporant des scènes de roman et d’opéra, des portraits de femmes et enfants, et même des contenus satiriques.

Certains villages se spécialisèrent dans la production de ces estampes : ainsi Yangjiabu, dans le Shandong, pouvait produire dix millions d’images par an !

 

Nianhua

Dieu de porte par LIU Dunyi

L’artiste Liu Dunyi s’est intéressé au nianhua dès les années 1980 et a parcouru les provinces berceau de cet art : Shandong, Henan, Shanxi, Sichuan, Hubei…
Puisant à ce creuset, il revisite les thématiques nianhua en des estampes pleines d’humour et de poésie.

L’exposition qu’il présentait en septembre 2017 à la galerie-librairie Impressions à Paris, s’intitulait « Années éloignées et sentiments constants ». Elle présentait les thèmes favoris du peintre : divinités chinoises (dieu des richesses, dieux gardiens des portes), portraits de jolies femmes ou d’enfants, illustrations de romans et de pièces de théâtre célèbres…

 

 

 

 

 

 

 

 

Herbe d’immortalité – Liu Dunyi

Bibliographie
http://www.columbia.edu/cu/lweb/digital/collections/eastasian/paper_gods/essays/new_years_prints.html
http://history.uwo.ca/nianhua/
http://www.persee.fr/doc/arasi_0004-3958_2011_num_66_1_1751

 

Ecrit par LEBRETON Isabelle

Retour aux articles